Jean-Claude BAUDOT
L’ART ÉLECTROGRAPHIQUE, LE COPY-ART DEPUIS 1960

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Joseph KADAR (Hongrie), délire Swatchien, 1985 – 21 x 29,7 cm Photocopieur Ricoh.
« 1er Copy Art Show made in Swatch ». Vernissage 20 mars 1985, lancement de la nouvelle collection Swatch, été 85, signée Kiki Picasso « avec les images/montages des délires Swatchiens » de trente artistes au Centre Pompidou IRCAM/ Archives de l’expert Jean-Claude Baudot.

Jean-Claude Baudot

L’EXPERT JEAN-CLAUDE BAUDOT / par Alexandre Murucci

Jean-Claude Baudot est français. Né en 1934. Grand-père bibliophile. Père médecin, numismate et philatéliste. Bref, Jean-Claude Baudot est un collectionneur génétique. Au début des années 70, il a déjà été initié à l’art d’avant-garde par deux grands collectionneurs, Roland de Montaigu et René Ullmann. Psychédélisme, arte povera, futurisme, nouveau réalisme, abstraction géométrique, art conceptuel…En 1980, le grand théoricien français du Copy Art, Christian RIGAL, lui offre son livre : Le COPY ART (Edition Transform), avec une dédicace “pourquoi pas votre prochaine collection ? ” Jean-Claude Baudot, qui s’intéresse déjà depuis deux ans aux cartes postales d’avant-garde, (il en a plus de 20 000), accepte le challenge.
Fascination pour LE PHOTOCOPIEUR, ce nouveau médium de création. Les artistes détournent sa fonction initiale de “copie”. Ils ont l’idée de l’utiliser pour CRÉER des œuvres originales et uniques. Il visite l’exposition pionnière installée au Centre Pompidou à Paris du 26 Juin au 30 Septembre 1980. Il découvre les œuvres de Pati HILL, artiste américaine qui vit à Paris. Puis de CEJAR (pseudonyme de Christian RIGAL), Sol LEWITT et les minimalistes, Gil WOLMAN et ses “portraits de poches”, HUDINILSON Jr et ses travaux érotico-corporels…
Il est subjugué par le paradoxe du photocopieur. “Art Machina”. Une machine encore plus rapide que l’appareil photo, qui avait permis, quelques décennies plus tôt, l’éclosion de LA PHOTOGRAPHIE, élevée au rang d’ART.

Le COPY ART, dit aussi XEROX ART, est instantané, facile, ludique, accessible, simple ou complexe, élaboré ou imprévisible.

Pour l’art c’est une révolution. Jean-Claude Baudot se consacre à ce mouvement artistique naissant. Il collecte des œuvres, une à une, méthodiquement. Et aussi des archives. Objectif : créer un musée. Il réunit l’une des collections privées les plus importantes au monde. Peut- être la plus importante… 1600 œuvres, souvent majeures, parfois des chefs-d’œuvre, par plus de 400 artistes.
Pour cette année 2018, il a l’idée de commémorer le 80ème anniversaire de l’invention du photocopieur (1938). De nombreuses expositions et manifestations sont déjà programmées aux USA, Canada, France, Italie, Allemagne, Espagne etc…. “J’ai choisi Rio de Janeiro, dit-il, avec la complicité d’Alexandre Murucci, pour présenter une sélection de mes meilleures pièces. 200 œuvres de plus de 100 artistes. C’est la première fois que j’expose ma collection. Merci RIO et le Centre d’art Hélio Oiticica”.

SA SPÉCIALITÉ / L’ART ÉLECTROGRAPHIQUE, chaînon entre Photographie et Art Numérique

Il ne s’agit pas d’un mouvement. Le Copy Art est une forme d’art à part entière. C’est même une révolution. On pourrait la situer dans l’esprit de la démarche Duchampienne d’une invitation à une autre perception de la réalité par le détournement de la machine/travail en machine/création. Elle aurait enthousiasmé Tzara, Arp, Man Ray, Gabriële et Francis Picabia, etc. Dans ce dialogue
artiste/machine, le photocopieur devient co-créateur.
– La créativité des artistes devient tout à coup prolongeable, amplifiable, transformable.
– Leur inventivité protéiforme s’épanouit en exploitant et dénaturant les potentialités du photocopieur : sa fonction bureautique originelle de « copie conforme »
leur permet d’inventer des oeuvres d’art uniques.

Ce medium surprenant contribue ainsi à l’éclosion d’une nouvelle forme d’art majeure, le Copy Art, au même titre que la peinture, la sculpture ou la photographie.
Avec le photocopieur, les artistes abordent, absorbent, interprètent, bref s’approprient et renouvellent tous les mouvements artistiques existants, du classicisme au romantisme, du cubisme à l’abstraction, du futurisme au nouveau réalisme, du pop’art au surréalisme, du conceptuel au cinétisme… collage, assemblage, dessin, photo inclus… Et ils les dépassent déjà largement avec le numérique (mise en abîme, etc.) en restant à l’affût des nouvelles technologies qui se profilent à l’horizon des années 2020 – 2030.