ART MODERNE ASIATIQUE AU XX e SIÈCLE - CHINE, JAPON, VIETNAM
Tang Haywen Sans titre, 1973/1975 – Encre sur carton Kyro, diptyque, 70×100 cm © Tang Haywen Archives, 2023
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La réputation de Paris unanimement et mondialement reconnue comme la capitale de tous les arts au XXème siècle n’est plus à faire dès le début du XXème siècle. La ville des scandales impressionnistes, ses marchands, ses critiques, Le Louvre et ses Salons de peinture attire les jeunes artistes asiatiques pour la plupart formés en amont dans les écoles de Beaux-Arts de leur pays d’origine.
Les raisons qui les font rejoindre la France, en particulier le quartier de Montparnasse à Paris, sont différentes. Mais l’envie de rejoindre le foyer de création et le marché de l’art le plus dynamique et à l’avant-garde mondiale, et d’exposer notamment au Salon d’Automne est commune à tous les peintres et sculpteurs d’Asie.
Les artistes chinois, japonais et indochinois se libèrent des exemples du passé après les avoir étudiés au cours de leurs études, et quittent leur pays pour “voir” ce qui se fait à Paris.
Les jeunes peintres chinois résident à Paris, et la plupart sont inscrits aux Beaux-Arts pour étudier les bases classiques qu’ils importeront en Chine à leur retour les mariant au style asiatique. En effet, dès la fin des années dix, après s’être inspirés du Japon, les Chinois trouvent à Paris la source des modèles occidentaux qu’ils ont entrevus à Tokyo. Les Beaux-arts de Paris sont ainsi pendant trente ans le principal foyer d’activité des artistes chinois en France, le centre important de transferts culturels entre la Chine et l’Occident. Sanyu arrive en 1921 et crée avec Xie Shoukang, Sun Peicang, Xu Beihong et sa femme Jiang Biwei, l’association Tiangou (Tiangou Hui), ou Chiens célestes.
T’ang Haywen appartient à la seconde génération d’artistes chinois qui partirent pour la France après la seconde guerre mondiale, mais contrairement à ses contemporains Chu Teh-Chun et Zao Wou-Ki qui avaient suivi les cours de l’Académie de Hangzhou, T’ang n’avait pas reçu d’éducation artistique formelle. C’est l’enseignement de la calligraphie et des principes du taoïsme par son grand-père qui ont façonné son développement intellectuel et ses perspectives.
L’essor de la peinture à l’huile au Vietnam est associée à la création de l’École supérieure des Beaux-arts de l’Indochine à Hanoï en 1925. Son directeur, Victor Tardieu, ayant étudié avec Matisse et Rouault dans l’atelier de Gustave Moreau, la qualité de l’enseignement y est excellente. Nombreux sont les élèves qui viennent s’accomplir à Paris dans les années trente. Ce sont notamment trois amis Maï Thu, Lé Pho et Vu Cao Dam qui trouve à Paris un prolongement naturel à leur jeune carrière.
Une vingtaine d’années après la signature des traités commerciaux entre l’archipel et les pays occidentaux, le Japon envoie à Paris vers 1897 des peintres déjà reconnus afin d’y étudier la peinture à l’huile. Un peu avant, l’arrivée d’articles japonais sur le marché de l’art français, notamment les estampes des grands maitres, les éventails et les kimonos que citent les Impressionnistes Degas, Manet, Monet ou Van Gogh, déclenche un style de peinture, de sculpture et d’arts décoratifs inspiré du Japon : le Japonisme. La composition, la technique, les couleurs par aplats et les tracés linéaires des Japonais révolutionnent les regards.
Quand au début du XXè siècle les élèves de ces premiers peintres japonais venus étudiés à Paris en pionniers arrivent à leur tour rejoignant des centaines d’étrangers et de peintres français de leur génération, une nouvelle génération de Japonisme renaît. Ce sont principalement Tsuguharu Foujita, Toshio Bando, Sei Koyanagi, Kono, Saeki, Ogisu.
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T'ANG HAYWEN ET SON ŒUVRE
LÉONARD FOUJITA (1886-1968), SA VIE, SON OEUVRE
TOSHIO BANDO (1895-1973), SA VIE, SON OEUVRE
L’EMPEREUR d’ANNAM HAM NGHI – dit « Prince d’Annam », 春子 « Tử Xuân », PEINTRE ET SCULPTEUR (1871-1944)
LÉONARD FOUJITA (1886-1968), SA VIE, SON OEUVRE