Foujita, Fernand Léger, Chana Orloff, Marie Vassilieff, Picasso et les autres.
Il y a 100 ans, 50 artistes de tous bords et de toutes nationalités, furent mis à contribution pour égayer de la meilleure manière les J.O de Paris 1924.
Ils étaient à Paris dans un mouchoir de poche. Leurs ateliers, voisins. Ils partageaient les mêmes bistrots, terrasses et dancings. Femmes et hommes modernes, peintres et sculpteurs, ils étaient presque tous célèbres et presque riches. Ils s’empressèrent alors se mettre à l’œuvre car l’époque était à la fête, et qu’ils en avaient une grande habitude !
Il s’agissait aussi de marquer le coup, de secourir par la même occasion les plus démunis d’entre eux. C’était à la fois l’occasion d’innover et un prétexte pour aider les plus atteints.
Aussi, tous rivalisèrent d’idées, de talent, de sciences, garantissant en un temps record la réussite d’une folle aventure. Bénévolement bien sûr, ils assurèrent décors, costumes et l’animation sportive et musicale d’une grande fête qui eut lieu le 11 juillet à Paris et à Colombes.
C’était à la très active Union des artistes russes que revenait le mérite de ce Bal Olympique qui se tint donc le vendredi 11 juillet à la Taverne de l’Olympia, bd des Capucines et à l’Olympiade de Colombes, de minuit à 6 heures du matin au profit de la Caisse de secours des artistes.
La solidarité des artistes des années Folles n’avait d’égal en ce temps-là que la joie de travailler côte à côte entre Montmartre et Montparnasse.
Bons athlètes, excellents danseurs, acteurs nés, ils surent offrir à Paris, et donc au monde entier, des performances mythiques, qui demeurent dans les annales de l’Histoire.
Foujita, judoka émérite, se hissa au top du vedettariat. Fernand Léger et Marie Vassilieff rivalisèrent d’idées surréalistes pour les costumes des Ballets suédois, Sam Granovsky s’employa aux décors, Picasso dessina pour le catalogue, Olga Koklova dansa, Gontcharova s’enrôla pour les marionnettes et leurs décors, Lanskoy, Mané-Katz, Tchelitcheff, Marcoussis et Alice Halicka furent partout ; Chana Orloff et Kisling, au bar. Tous étaient costumés et masqués, déchaînés.
… On aurait rêver être mouche ce soir-là, il y a 100 ans !